La justice n'a pas de lieu fixe et immuable, elle est partout où est l'homme, de la maison des champs à la montagne, aux confins du ciel sous lequel vivent les villes merveilleuses que tous nous devrons aimer, reconnaissant en elles le dessin plus qu'humain de la justice même.
La justice est dans un brin d'herbe, ou dans une cathédrale, dans une prison ou dans un hôpital ; partout où les hommes se réjouissent, souffrent ou aiment.
Nous devrions tous nous sentir immergés dans le lac infini de l'espérance que la justice peut engendrer dans l'âme humaine : comme telle, elle ne doit pas être circonscrite.
Giovanni Michelucci
Récompensé par l'Équerre d'argent du Moniteur, prix français le plus prestigieux dans le domaine de l'architecture, le Tribunal de Paris se conforme à un impératif de rigueur, car « la Loi est dure mais c'est la Loi ». Entre toutes les pratiques de civilisation, rendre la justice est sans nul doute la plus élevée et la plus nécessaire qui soit.
La fin du XXe siècle a renouvelé la question de l'architecture judiciaire, rompant ainsi avec le modèle néoclassique des palais anciens. L'agence d'architecture Renzo Piano Building Workshop, dans ce dessin, a tendu à un meilleur équilibre entre la solennité, l'insertion dans la ville et l'attention portée aux justiciables et aux professionnels.
D'une certaine idée de la verticalité, mêlée à un ensemble de symboliques structurelles, lumière, ciel, transparence, le bâtiment use d'un langage en adéquation avec son temps, à même d'être compris et reconnu de tous, et s'inscrit comme un repère dans la ville.