Rare dans tous les sens du terme (un ton unique, immédiatement perceptible comme tel, et seulement trois minces recueils publiés en vingt ans), la poésie de Stephen Romer ne ressemble qu'à elle-même. Ici la pensée vibre, l'émotion réfléchit ; l'idée vagabonde, le songe se cultive. Ces pages sont en outre autant d'hommages rendus, le « tribut » payé aux « maîtres » par un « disciple » en quête de son refuge métaphysique. Ainsi Romer s'affranchit-il de leurs leçons et sa poésie devient pour ainsi dire une affaire sacrée (l'ironie de l'artiste nous souffle qu'il s'agit tout autant d'une « sacrée affaire » !), quelque chose de religieux mais hors églises et dogmes, une quête d'absolu qui ne s'illusionne pas. Son premier livre publié en France est traduit par trois piliers de notre catalogue où ils l'accueillent comme un frère.