Tristes grossesses
Parce qu'ils avaient laissé mourir faute de soins leur quatrième enfant, Ginette et Claude Bac furent condamnés à sept ans de réclusion en juin 1954. Cassé pour vice de forme, le jugement fut finalement ramené à deux années. La gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé témoigna en leur faveur, avant de fonder la Maternité heureuse, qui devint le Mouvement pour le planning familial.
L'affaire Bac, citée comme étant à l'origine des mouvements en faveur de la contraception, restait pourtant méconnue. Les auteures racontent le drame de ce jeune couple ouvrier de Saint-Ouen, des « gens sans importance » que des grossesses rapprochées ont accablé. Elles montrent comment ce désolant fait divers, repris par les partisans de la légalisation de la contraception, a brisé un tabou et mis au jour la souffrance des femmes. Le débat public ouvert à cette occasion ne s'est refermé qu'en 1967, avec la loi Neuwirth.