Les oeuvres réunies dans Trois coups sous les
arbres représentent l'ensemble du théâtre de
René Char (1946-1952). La langue qu'on parle
dans Sur les hauteurs, Claire et Le Soleil des
Eaux est une langue simple et quotidienne, mais
la poésie n'y est pas moins partout présente.
«Je crois, écrit en effet René Char dans Le
Soleil des Eaux, que la poésie, avant d'acquérir
pour toujours, et grâce à un seul, sa dimension
et ses pouvoirs, existe préliminairement en
traits, en spectre et en vapeur dans le dialogue
des êtres qui vivent en intelligence patente avec
les ébauches autant qu'avec les grands ouvrages
accomplis de la création.» C'est d'un tel dialogue
que Trois coups sous les arbres nous offre
l'image, animant un monde à demi véridique, à
demi imaginé, du théâtre sans en être tout à fait,
«principalement quelque chose qui soit de la vie
deux ou trois fois multipliée, pas plus».
Le livre comprend également deux arguments
de ballet et ce que René Char appelle une Sédition
: L'Homme qui marchait dans un rayon de
soleil.