« Hier je me suis assise à côté de maman qui équeutait des haricots pour lui parler, j'ai même commencé à dire un petit quelque chose, mais elle était distraite et j'ai compris que c'était pas le moment, mais est-ce qu'il arrivera un jour, ce moment ? Les jours passent, François est retourné à Lille et maman a recommencé à lui écrire de longues lettres d'amour, moi je la regarde et je me sens minable comme un ver de terre, mais les vers sont aveugles et mangent sans savoir ce que l'avenir leur réserve, et si j'étais plutôt une larve gluante qui bouge maladroitement, consciente que bientôt elle se transformera en papillon et s'envolera ? »
C'est au travers de trois points de vue féminins, alternant entre le magnétophone de Gesuina, les lettres de Maria et le journal de Lori, que se construit l'histoire de ces femmes, une grand-mère, une mère et une fille contraintes à vivre ensemble, sans figure masculine.
Gesuina, exubérante sexagénaire inlassablement curieuse du jeu de l'amour, est aussi ouverte et attentive au monde que Maria, sa fille, voudrait le fuir, s'abandonnant à son métier de traductrice et à ses sentiments tournés vers un lointain ailleurs. Le pont entre ces deux univers parallèles est Lori, seize ans, pleine de confusion et de révolte, qui ne connaît que le rythme instinctif de l'adolescence.
Mais le fragile équilibre qui régit le quotidien de ces trois générations est mis en péril lorsqu'un homme - l'objet de l'amour lointain et sporadique de Maria - fait irruption dans leur vie. Pour en rétablir un nouveau, il faudra s'abandonner à la forme la plus pure de la passion, celle de la liberté de l'amour, qui ne connaît pas d'âge, qui devient sueur, souffle, respiration, excitation, tout ça par plaisir du jeuamoureux...