Istanbul, Salonique et Venise apparaissent comme une triple variation sur des thèmes byzantins, fragments de mosaïques et de remparts. Distinguer entre elles ce qui est général de ce qui est particulier à chacune serait refuser l'aventure que constituent les passages de l'une à l'autre. La ville est un rêve de pierre, mais en même temps la ville vit, encore et toujours, dans l'éveil des commerces, des travaux, des femmes, et Jean Roudaut est celui qui peut enfin rêver au sens de la profonde remémoration, qui sait lire le palimpseste complexe et ruiné des villes. D'une description historique (Byzance) à une interrogation sur la réalité de l'objet et de l'image (Venise), par la relation d'une promenade particulière (Salonique), c'est le récit d'un voyage d'Orient en Occident qui suit le soleil de son lever à son coucher.