Trois zoos humains
Avec crainte ou fascination pour l'Autre et l'Ailleurs, humanisme, exotisme et zoos dialoguent depuis longtemps dans l'histoire de l'Occident. Que l'animal selon Heidègger soit « pauvre en monde » ne dépare nullement la distance maintenue entre le sauvage primitif et son « inventeur » scientifique ou colonial.
Mais, ainsi exploré et reconstruit l'homme serait-il vraiment devenu un singe affranchi de sa cage ontologique ? Ne serait-il pas l'architecte ayant fait du monde un parc animalier presque sous contrôle ?
Et si, par-delà les premières ménageries de la Renaissance, il y avait eu au moins trois autres « humanismes » du zoo : celui des zoos anthropologiques du Jardin d'Acclimatation ; celui de la condition animale d'après-guerre, si interrogatif au regard des camps du IIIe Reich ; et celui d'un « jardin planétaire » artificiel pour animaux sauvages, Pangée 2.0 sur le thème de leur disparition et, avec eux, de la nôtre ?