Quand on se prénomme Radamès, on ne peut qu'être
prédisposé à une vie aventureuse et des amours compliquées
comme celle du héros d'Aïda, l'opéra de Verdi. Mais il y a loin des
rivages du Nil à ceux de la Caronne et lorsqu'on est gascon, la
grande tragédie se mue souvent en comédie.
Il suffit de la découverte au fond d'un grenier, au milieu
d'une enveloppe de vieilles lettres, d'un minuscule paquet de
papier de soie noué d'une faveur et contenant une mystérieuse
jarretière noire, pour que resurgissent les souvenirs d'enfance
et d'adolescence. Avec sa truculence habituelle, Alain Parailious
ressuscite le personnage haut en couleur de son oncle Radamès,
impénitent coureur de jupons - ce qui lui a valu son surnom
de Trousse-Peilhot -, chasseur, pêcheur et avant tout grand
viveur devant l'Éternel.
Mais au-delà des secrets d'alcôve, l'auteur nous restitue,
comme dans chacun de ses livres, de pittoresques moments
de la vie rurale d'autrefois : les inondations dans la plaine, le
lancement des fusées paragrêles sur les coteaux, la cueillette
du chasselas, le braconnage dans les eaux de la Caronne...
L'émotion, la tendresse et l'humour sont toujours au rendez-vous.