En 2018, comme plus d’un million de ses compatriotes, Vaitiere Rojas doit fuir un Venezuela ravagé par la crise économique. Exilée en Colombie, dans la banlieue de Bogota, la voici dans la peau de l’étranger démuni et rejeté. S’identifiant au personnage K du Château, dans un monde où rien ne lui est rassurant ni compréhensible, c’est à travers des lettres adressées à Kafka qu’elle parvient à dépasser son expérience. Par petites touches, en quelques scènes précises et particulièrement évocatrices, elle décrit « sur le vif » le sort réservé aux migrants – la nécessité, le manque de tout, la xénophobie. Tu parles comme la nuit, véritable petit bijou de littérature, nous donne à entendre une voix sincère et terriblement touchante.