Eh oui, j'ai tué mon patron. Il ne pouvait pas en être
autrement. J'avais perdu mes plus belles années entre
les murs de son entreprise, j'avais vu quelques copains y
mourir, j'y avais usé ma santé, mais ça n'a pas empêché
qu'un jour je reçoive ma lettre de licenciement. J'ai fait
partie de la dernière charrette. Jeté comme un Kleenex,
ni plus ni moins. Le restant de ma vie cassée, vidée. Il
fallait bien que quelqu'un paie et je n'ai pas cu de mal à
savoir qui. Je suis allé dans son antre, là où il dirige tout.
Je l'ai traqué, suivi. J'ai appris à connaître son milieu, à
rencontrer son entourage et ses congénères... Et un jour,
plutôt une nuit...