Le 14 janvier 2011, Ben Ali fuit la Tunisie, qu'il a gouvernée
d'une main de fer pendant vingt-trois ans. Le pays
vient de faire sa révolution, premier acte du printemps
arabe, saluée par le monde entier. La France officielle, elle,
reste pétrifiée et défend jusqu'au bout le dictateur.
Comment expliquer que jusqu'à la fin, et au plus haut sommet
de l'État, la France ait affiché son plus total soutien à
Ben Ali et à son clan ? Telle est la question à laquelle répond
ce livre édifiant : à droite comme à gauche, on ne compte
plus les responsables politiques et diplomates qui ont tissé
des liens étroits avec la dictature de Carthage, les entreprises
françaises qui ont prospéré grâce à leurs liens avec
la mafia de Tunis. Quant aux médias et aux intellectuels
jusqu'au monde de la culture, ils sont nombreux ceux qui se
sont fait les apôtres du régime de Ben Ali. Il faut dire que certains
hôtels de luxe de Tunis sont particulièrement accueillants...
Corruption et affairisme, réseaux politiques, liens d'amitié :
depuis la révolution, ceux qui, en Tunisie, vivaient dans la
peur acceptent aujourd'hui de parler, et le voile trop longtemps
jeté sur les complicités de l'ancienne puissance coloniale
se lève peu à peu. Ce livre révèle que la France s'est
compromise au-delà de ce qu'on pouvait imaginer.