Que serait le poète esseulé sans sa fidèle muse, indispensable désir de son éternelle inspiration ?
Même pétri d’amour sincère « Il n’y a pas de rapport sexuel » laisse entendre Jacques Lacan (via Sigmund Freud) « il n’y a qu’un acte sexuel » ... ni même avec sa muse, ajouterai-je empli de tendresse envers les femmes et envers les muses, mais qui n’a connu cette sublimation immaculée ne peut imaginer ce qu’offre l’abandon du corps et de l’esprit à l’indicible bonheur de se livrer, exempt de toute salissure, à la suprématie des poésies du monde.
La muse est là, puis disparait, puis revient à sa guise, et s’approprie le cœur et l’esprit du poète alors inspiré.
Sa plume glisse comme une danseuse légère sur la surface lisse d’un lac symphonique qui le soustrait, un temps, à l’insignifiance.
Ainsi les mots, la musique, les images se chevauchent, s’entrelacent, s’épousent, de l’océan tumultueux de l’Ile d’Oléron aux fascinants rochers rouges de la Côte d’Armor, des Pins Penchés témoins muets de la naissance d’un fil de soie intemporel à l’étonnante révélation du chemin de Compostelle, d’un littoral méditerranéen suave aux montagnes bleues de l’insondable Cévenne, la muse apparait, riante et victorieuse, dans une ample robe verte qui libère de ses plis ondoyants la grande espérance de vie vers les vagues insoumises de ces poésies du monde qui répandent sur les rivages humains assainis le message d’une paix universelle.
Daniel Bernabé - 18 avril 2019.