Prédateur, adj. et n. (lat. proedator), employé au figuré à propos d'un
homme rapace, d'un séducteur.1
En engageant une guerre totale contre les taxis, Travis Kalanick,
le fondateur d'Uber, a désigné sa proie... Soutenue par le
Saint-Empire de la finance, l'ambition hégémonique de la
multinationale américaine est planétaire.
Partout où elle s'implante, les recours en justice sont nombreux :
concurrence déloyale, pratiques trompeuses, non-respect du droit
social, traitement illégal de données informatiques... Lourdement
condamnée par le tribunal correctionnel de Paris pour son application
UberPop (16 octobre 2014), les juges ont souligné l'intention manifeste
d'Uber de contourner la législation et sa mauvaise foi.
Après avoir rappelé le contexte historique de l'univers du taxi, ce livre
s'attache à démonter les rouages idéologiques sur lesquels Uber
construit son développement. Au-delà de la résistance des taxis, son
nom symbolise désormais le lien entre le fétichisme technologique et la
précarisation qui augure d'une «économie de la régression».
Seules les digues juridiques et la volonté des dirigeants politiques
peuvent enrayer le maraboutage généralisé de la société par
l'Uber-économie. Les premières sont-elles assez solides ? Les seconds
assez déterminés ?
1. Source : Dictionnaire historique de la langue française,
Robert, 1995, p. 1612.