«C'aurait pu être St. Louis. Il y avait une arche de métal dans le ciel, un arc-en-ciel qui dominait la ville comme un gigantesque jouet. Et Isaac n'avait aucune envie de se mesurer à des jouets. Il n'était pas le petit David partant pique-niquer avec sa lyre. Il était commissaire de police et il traversait tout le pays en tant qu'invité du ministère de la Justice. Le célèbre limier américain en tournée.»
Treize ans après les quatre romans qui ont rendu Jerome Charyn célèbre en France et dont le héros était Isaac Sidel, revoici ce bon flic. Nous sommes toujours à Manhattan dans les mauvais quartiers et chez les mauvais garcons. Isaac fait prisonnier Henry Armstrong Lee, l'homme le plus recherché d'Amérique. Il se prend d'affection pour un orphelin de douze ans, accusé de meurtre. Il a de sérieux conflits avec le maire de la ville - qui est une femme. Surtout il retrouve Anastasia, son grand amour d'enfance, devenue Margaret Tolstoï... Mais on ne raconte pas un roman de Charyn. On s'y laisse entraîner par le rythme endiablé de l'intrigue et par la musique d'une langue qui n'appartient qu'à lui.
«Un Pagnol juif de Brooklyn», a-t-on dit, mais aussi un cousin de Mel Brooks, de Woody Allen. Et de Groucho Marx...