« Elle aura mangé les tripes de la misère, à en être rassasiée, entendu une litanie de mensonges, porté des chapelets de douleur, connu tous les chagrins, et voilà qu'aujourd'hui elle tournait le dos à la vie, à la terre qui saura lui être légère, car elle était bonne. »
Celle qui nous quitte s'appelle Vincenne Frémont. Elle est guadeloupéenne. Elle a laissé son pays pour suivre Olanier dans le sien, la Martinique, au nom de l'amour, dans cette quête du bonheur qui est notre lot à tous. L'homme est né au Saint-Esprit. Il va passer son temps à rendre l'existence de Vincenne misérable.
Écrit en créole et en français, Un bonheur à crédit dépeint la Martinique sous l'amiral Robert et la Guadeloupe sous Sorin. C'est un tableau évoquant des faits réels pour la plupart, qui ont jalonné le parcours des antagonistes. C'est aussi un plaidoyer pour l'abolition de la misère, qu'on la nomme misère de coeur ou misère matérielle, violence et abus de pouvoir sur fond d'alcoolisme. L'héroïne qui a connu les doutes, a été tourmentée par les suspicions et les mystères. Elle su affronter ces turbulences. Elle nous offre une belle leçon de vie. Un bonheur à crédit fait Vincenne, alias Madame Olanier, sortir de l'ombre.