Un canapé sur le trottoir
Un canapé sur un trottoir, un soir d'automne. Une vitrine éclairée dans la nuit. Un déploiement soudain de gratuité, de bulles, de propos légers et sincères.
Il n'en faut pas plus pour transformer une fin de journée banale en échappée poétique. Nous manquons tous de fantaisie, je veux dire que la fantaisie nous manque et que nous sommes peu enclins à la faire naître. Les Français, nous autres, Français, si peu sérieux sur le fond, si désinvoltes en profondeur, qui superposons des politiques contradictoires, changeons les lois comme on rebat un jeu de cartes et nous intéressons bien plus à l'idéologie qu'à la réalité, malgré cette légèreté nous ne sommes pas doués pour la fantaisie. Or la fantaisie, cette face rieuse de la poésie, est comme le soleil, tout le monde l'aime et en a besoin.