Quand Marianne se met soudain à rire, dans la chambre d'hôpital où elle vit ses dernières heures, Eva, la trentaine, comprend quelle ne sait presque rien de cette mère rigide et taiseuse. Décidée à percer le mystère, elle fouille son appartement et trouve un vieux dossier rempli de photos.
Au fil des pages, l'histoire de Marianne se dessine. Eva se remémore son propre parcours, ses hésitations et ses loupés, son exploration hasardeuse du désir, la bouche violette de son grand amour, Natalia, les précieux enseignements féministes d'Amanda... Tout oppose la mère et la fille. Et pourtant.
Maladroites, cabossées, les anti-héroïnes de Camille Islert nous ressemblent. Cocasses ou tragiques, leurs galères sont les nôtres : transmissions ratées, remords inutiles, construction de soi sans cesse à recommencer. Et si la clé, c'était d'accepter de rester bancal ?