Un fils différent
Ce roman nous entraîne à la découverte des réalités d'un amour fusionnel, entre deux adolescents : Dylan, descendant de négriers et Ednar, arrière-petit-fils d'esclaves.
Jean-Claude Janvier-Modeste dévoile le destin infernal du jeune Ednar, lié à son attachement pour le petit béké, qui durera plusieurs décennies. À travers cette vie mouvementée, l'auteur démontre que la religion, l'éducation et la morale, parfois, dans leur insincérité, chamboulent toutes les vérités sur ce sujet tabou dans les îles.
Il dénonce surtout l'intolérance, condamne les dérives et les violences faites à l'égard des « sacré makoumè » dans les DOM, où les ravages d'une homophobie oppressante relèvent de la morale collective.
Le narrateur détaille avec ingéniosité la vie tumultueuse du « petit nègre » : brutalité, viols, scandales sentimentaux ; puis l'exil et ses frasques amoureuses loin du quotidien antillais, fait d'insultes et de mépris. L'auteur construit le texte à la mesure des événements qui créent les souffrances et les dégâts. Il manipule la provocation, avec un verbe qui séduit - la lecture de ce roman passionné remet en question les principes d'une société antillaise plongée dans le fanatisme du rejet de la différence.
« On ne peut se débarrasser de ce qui fait partie de nous-même, même si on le regrette. »
Colette