Un gars de Ménilmontant
Qui se souvient qu'on l'appelait « la colline rouge » ? Qu'on redoutait ses barricades ? Ce livre est un témoignage exceptionnel sur le vieux Ménilmontant, le récit d'une enfance vécue dans un café-restaurant au coeur de ce faubourg où le souvenir des atrocités de la répression de la Commune restait toujours vivace 55 ans plus tard avec ce Père-Lachaise si proche et son mur des Fédérés sans cesse revisité. On retrouve avec émotion l'exaltation de la victoire du Front populaire, le rêve de l'Exposition de 1937, l'arrestation des communistes, le meurtre de l'ami Maurice Gardette, fusillé avec Guy Môquet, la rafle du Vél'd'Hiv' qui emporta une partie du faubourg à Auschwitz. Une immense chaleur humaine compensait la vétusté des lieux. Dans la pauvreté, l'entraide n'était pas un vain mot. L'atelier abondait, de confection, de chaussures, on y travaillait partout le cuivre et le fer. Tout fut rasé dans les années 60, expulsant vers de lointaines banlieues ces habitants souvent immigrés qui avaient tant rêvé de la France, de liberté et de dignité et n'avaient trouvé que la misère et l'antisémitisme.