Au printemps 1994, la folie s'emparait du Rwanda : quelque 800 000
Rwandais - des Tutsis et des Hutus modérés - furent massacrés
entre le 6 avril et le 4 juillet.
Paul Rusesabagina était alors directeur de l'hôtel des Mille Collines
à Kigali, où il a accueilli 1 268 réfugiés. Au péril de sa vie, cet
«homme ordinaire» a affronté les tueurs, usant de ses multiples
contacts, jouant tour à tour de la flatterie, de la rouerie et de la
diplomatie. Il n'avait qu'une seule idée en tête : gagner du temps
pour sauver des vies, sans la moindre considération de personne, de
sexe ou de race.
Ce récit exceptionnel va bien au-delà du film «Hôtel Rwanda» qui
s'est inspiré de cette histoire. Partant de sa propre expérience, Paul
Rusesabagina met à jour le piège racial dans lequel le pays a été
enfermé, et dénonce la dramatique passivité de la communauté
internationale. Il relate l'horreur de ces cent jours terrifiants, sans
jamais glisser dans le sensationnalisme, et explique pourquoi il n'a
pas pu, par la suite, rester au Rwanda, comme il l'aurait souhaité.
Son témoignage dit l'incroyable pouvoir des mots, jusqu'au plus profond
de l'enfer : capables de semer la haine, ils sont aussi une arme
pour l'espoir et la vie.