Un jour, je vous ai croisés. Il s’agit de cela. Un geste, un soupir, quelques mots de vous, qu’importe s’ils ne m’étaient pas destinés. Ils m’ont émue, parfois exaspérée, toujours intriguée.
Dans ces quatorze nouvelles, Andrea H. Japp nous entraîne aux sources de la création romanesque. Frappée par un dialogue entendu par hasard, une silhouette, un visage anonyme, elle modèle des personnages de fiction : en quelques pages, elle brosse des portraits incisifs, des tableaux bouleversants.
« Raphaël et le cœur des biches de verre » nous transporte dans une chambre d’hôtel, où un homme se débat entre un divorce récent, un travail perdu et un job purement alimentaire. Seule une lumière qui brille chaque nuit dans l’immeuble voisin lui redonne espoir. Élise, Éliane ou Éloïse, il en est sûr : cet appartement est habité par une jeune femme que le destin met sur sa route…
Autres nouvelles, Blanche, douce grand-mère qui assiste, impuissante, au saccage du petit-fils qu’elle a élevé. Vraiment impuissante ? « Chez le plus mauvais traiteur chinois de la planète », deux pauvretés se rencontrent pour y partager les élégances du cœur, parfois bien furtives… Quant à Jeanne, vieille dame futée, elle tisse sa toile d’araignée afin d’y piéger un jeune couple…