Marc La Mola revient de loin. Flic de terrain durant plus de
vingt-cinq ans, dont huit au sein de la BAC de Marseille, il a
erré dans les quartiers les plus noirs et les plus dangereux
de la ville, connu la violence, la misère, côtoyé les gangs qui
sévissent sur fond de trafic de stupéfiants, et assisté aux
débordements de certains de ses collègues. Pourtant, il a aimé
son métier, passionnément, et servi la police avec ferveur
et abnégation. Mais en septembre 2013, Marc La Mola a
raccroché. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, la police n'est plus
en mesure de porter aide et assistance à la société.
En interpellant publiquement Manuel Valls, Marc La Mola a
choisi les mots, plus forts que n'importe quelle arme de
service, pour dénoncer l'état de déliquescence de la police
nationale, pilier de notre démocratie. Politique du chiffre, prime
au mérite, syndicats corrompus, locaux insalubres, manque
d'effectifs... La liste est longue. Et à qui d'autre l'adresser
sinon au chef de la police nationale, le ministre de l'Intérieur ?
Comment tronquer les chiffres de la délinquance ? Comment
placer un innocent en garde à vue ? Pourquoi les différentes
politiques menées ont-elles échoué ? Pourquoi la police a-t-elle
délaissé les quartiers difficiles ? Pourquoi la BAC nord de
Marseille a-t-elle dérapé ? En revenant sur les raisons qui l'ont
conduit à démissionner, Marc La Mola signe un document
choc, qui nous entraîne dans les arcanes d'une institution
moribonde.