Un Monde sans réel rassemble plusieurs textes. Un fil
les agence : comment rendre compte des attaques
dont la psychanalyse a fait les frais ces dernières années ? Ce
fil ne dit pas : quelles sont ces critiques ? Dix fois, cinquante
fois, l'analyse de ces positions d'attaque a été présentée,
les signifiants maîtres isolés : évaluation, classification, résultat,
efficacité, hygiénisme, monde des choses, etc. Faut-il les
reprendre, en rappeler les enjeux, en montrer les impasses,
les erreurs méthodologiques, les limites épistémologiques ?
Non. Ce travail a été, grosso modo, déjà fait. N'opposons
pas la rigueur de la pensée à ce bric-à-brac conceptuel vague
et pauvre. Effectivement une autre question est à poser :
comment cela a-t-il pu être possible ? suivie d'une seconde :
comment avons-nous pu ignorer que cela était devenu possible ?
Ce monde sans réel fait l'économie de la rigueur de la
science et déploie sa face grimaçante - le scientisme. En quoi
la psychanalyse nous permet-elle d'y faire barrage en ses
effets ? C'est justement l'enjeu de cet essai où s'affirme un
monde pas sans réel, soit que «la structure, c'est le réel qui
se fait jour dans le langage» (Lacan - 1972).