Ce livre raconte un pays où le football unit les foules bien au-delà des stades, incarnant en cela une culture et un fait social majeur. Le football a forgé dans un même mouvement l'histoire sociale de la France et celle du sport lui-même : une identité s'est structurée autour de ses compétitions, ses événements mythiques, ses rituels, ses drames et ses enfants prodiges.
Après ses premiers pas bourgeois en France, au XIXe siècle, la pratique masculine du football en a fait le sport du peuple. Si tous les clubs se sont construits sur la ferveur de leurs supporters, d'autres dynamiques s'en mêlent : patrons désireux d'être associés à la culture prolétaire, villes en quête d'identité, fiertés populaires ou immigrées, conflits aussi quand les joueurs les plus en vue doivent faire face au racisme, aux exigences de masculinité, au mépris de classe.