Un physicien au pays des diplomates
Berlin - Le Caire - São Paulo - Rabat
« Mais qu'est-ce que tu vas faire dans cette galère ? »
Ils n'avaient pas tort mes collègues du groupe de physique des solides de l'École normale supérieure.
Jeune physicien chargé de recherches au CNRS, forcément promu à un brillant avenir, j'avais pourtant décidé d'abandonner provisoirement ma carrière scientifique pour embrasser une carrière diplomatique à laquelle je ne connaissais rien.
Cette plongée au coeur d'un monde nouveau, avec ses codes, ses hiérarchies, ses ambassadeurs, ses conseillers, ses attachés, ses premiers et deuxièmes secrétaires, me conduisit à m'occuper de multiples sujets auxquels la physique ne m'avait pas préparée. De la marée noire de l'Erika à la poursuite des Castors, de la direction (provisoire) de l'Institut français d'archéologie orientale à l'organisation d'un déjeuner pour une dizaine de ministres du gouvernement français...
Avec cette plongée, on comprendra mieux peut-être les rouages internes de la grande machine, « du réseau », « du département », « des agents », du « Fanev », des « TD », et les hiérarchies subtiles qui font et parfois défont des carrières,
Au travers de postes en Allemagne, en Égypte, au Brésil, au Maroc, c'est enfin une plongée du physicien au pays des diplomates, le choc de deux mondes différents, et des étonnements qui en résultent.
Avec, en toile de fond, tout l'intérêt pour un métier que j'ai exercé durant des années.