Juin 1940... La Wehrmacht déferle sur la France. Civils et militaires s'enfuient. Bientôt, une colonne blindée nazie s'approche d'un des derniers ponts encore intacts du côté d'Orléans. Sur la rive nord, une compagnie de Sénégalais défend les abords du pont. Sur la rive sud, une poignée de volontaires armés d'un canon antichar s'apprête à une résistance désespérée.
Parmi ces hommes, le sous-officier Henri Dragance, écrivain dans le civil et ancien combattant antifasciste de la guerre d'Espagne. En dépit de son humour, de ses réelles qualités militaires, de ses airs désabusés, de sa vie de bohème et de ce détachement que donne parfois la notoriété, Dragance, petite cinquantaine, est en réalité un homme fragile et vulnérable. Sur la dernière barricade qui défend les routes du Sud, l'écrivain fera la connaissance de l'une de ses lectrices passionnées, Sylvie, jeune femme d'origine polonaise, mal mariée et malheureuse dans sa condition étouffante de petite-bourgeoise. Le coup de foudre entre ces deux êtres que tout semblait séparer sera immédiat.
S'appuyant sur des documents historiques, ce livre souligne également le sort atroce que les nazis réservaient aux Sénégalais et celui, guère plus enviable, que certains civils français firent subir à leurs compatriotes qui voulaient résister. Juin 1940 annonce la barbarie nazie et la lâcheté de Vichy.