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Un président ne devrait pas dire ça… » Cette phrase, François Hollande nous l’a lâchée, un jour d’exaspération. Il s’agaçait, alors, de voir la presse ausculter de trop près sa relation avec ses femmes, Ségolène, Valérie, Julie… Nous avons passé cinq années dans le sillage du chef de l’État, en sa compagnie, sans conseiller, sans témoin. Juste lui et nous. Avec une double exigence : pas de langue de bois, encore moins de propos « off the record ». C’était la condition impérative. Pas de relecture, non plus, de ses « confessions », évidemment, et le recueil de confidences de ses proches : Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll… L’idée, née en 2011, était d’écrire la suite de Sarko m’a tuer, livre dans lequel nous décrivions un pouvoir sarkozyste flirtant avec la ligne jaune. Hollande avait juré qu’il prendrait le contre-pied de son meilleur ennemi, encore fallaitil le vérifier. Pour cela, nous avons plongé au coeur du pouvoir élyséen, exploré la face cachée de la présidence. Ou plutôt du président. Nous l’avons confronté à ses contradictions, questionné sur sa vie privée, sa politique économique, ses promesses non tenues, sa vision de l’islam, de l’extrême droite, des écologistes, de Macron… Et de Sarkozy bien sûr. Une immersion inédite dans le cerveau d’un homme de pouvoir qui s’est confié avec une franchise parfois déconcertante, revisitant les moments forts d’un quinquennat aux allures de chemin de croix, dont nous révélons les secrets. Ni censure, ni autocensure. Jamais un responsable politique, a fortiori un président de la République, ne s’était livré avec une telle liberté de ton. Plusieurs fois, il nous a dit : « Il se trouve que je suis président… » Comme s’il n’y croyait pas. Le président « normal » a accouché d’une présidence anormale. Il n’aurait pas dû « dire ça » ? Pas sûr. En tout cas, nous, nous devions l’écrire.