Le camp palestinien de `Ayn el-Morjân et la colonie israélienne
de Kiryat Sheiba sont séparés par une clôture métallique. De part
et d'autre, deux enfants s'apprivoisent. Mais la clôture devient
un mur entre deux communautés qui se haïssent ou, au mieux,
s'ignorent. Ou pactisent. Tout est vu à travers le regard d'Ahmad,
le jeune Palestinien, en proie aux problèmes de son âge, à sa
timidité, à un amour naissant, aux conflits de générations, à la
rivalité qui l'oppose tendrement à son grand frère Majid. Son
univers bascule quand il s'introduit derrière la clôture : emprisonné,
il passe de l'enfance à l'adolescence. Des illusions à une
réalité d'autant plus dure et amère que, entre-temps, la seconde
Intifada a éclaté, et que Majid, accusé d'un meurtre qu'il n'a pas
commis, doit entrer dans la clandestinité, début d'un calvaire
qui l'entraînera notamment jusque dans le quartier général
assiégé de Yasser Arafat.
Sans manichéisme, la romancière palestinienne Sahar Khalifa
brosse une fresque bouleversante de la réalité de son pays, de son
désespoir grandissant, de ses paradoxes et de ses antagonismes.
Et pose une question essentielle : quel avenir y a-t-il pour la jeunesse,
qu'elle soit palestinienne ou israélienne ?