La tradition des montagnes saintes, théâtres de grands événements qui en font des lieux hautement symboliques incarnant dans une efficace topographique un poids historique, est renouvelée au Mont-Valérien au début du XVIIe siècle grâce à un effort de narration, de figuration de l'histoire, ici déterminante pour le salut du genre humain, puisqu'il s'agit de la Passion du Christ. Le Calvaire du Mont-Valérien est en cela l'héritier des sacri monti piémontais, parmi lesquels celui de Varallo qui est revendiqué comme modèle par plusieurs directeurs du sanctuaire. Grâce à l'expérience de la pérégrination qui articule une progression temporelle à une ascension spatiale, les monts sacrés inscrivent dans un lieu précis une histoire universelle, qui peut alors devenir commune, car éprouvée par les pèlerins dans les coeurs et les corps.