« Abou se meurt. Pas comme un vieil homme. Comme un crocodile. » À son chevet, sa fille Homeyra se souvient d'une enfance qui déborde joyeusement, dramatiquement, du foyer à tout le voisinage. Dans ce quartier pauvre, les jeux des enfants, les froissements des tchadors et les exhortations des pères se mêlent en brouilles, conflits de générations et connivences ténues.
Cette chronique des moeurs et coutumes iraniennes, dominée par l'arbitraire patriarcal, se déploie au gré de la folle amitié de deux gamines. Azar la petite sauvageonne qui refuse en riant l'éprouvante discipline des adultes. Homeyra qui ne rêve que de fuir le grand deuil de l'amour des mères.
Un secret de rue, c'est toute une mémoire bruissante, pleine d'échos et de couleurs, qui voudrait oublier les blessures du passé en rendant son beau rêve de liberté à l'enfance qui demeure en chacun.