Un si funeste désir
Ce recueil comprend des digressions sur des esprits aussi divers et apparemment opposés que le sont Barbey d'Aurevilly, Gide, Georges Bataille, Brice Parain et Maurice Blanchot : c'est à dessein que ce recueil d'essais débute par un commentaire sur Le Gai Savoir et se termine par une étude sur la « parodie » chez Nietzsche. Un thème fondamental parcourt ces digressions : l'aller et venir, les hauts et les bas de l'existence à travers le langage.
« Se peut-il qu'il y ait chez ces malheureuses un si funeste désir de lumière ? » s'écrie Énée aux Enfers à la vue des âmes purifiées qui se pressent au bord du Léthé, pour y boire l'oubli de leur purification afin de remonter à la lumière terrestre dans un nouveau corps corruptible, vers de nouvelles souillures. On aperçoit combien ce mot de Virgile s'applique à ces esprits qui n'ont de cesse de se corrompre par de nouvelles oeuvres, poursuivant une nouvelle signification, fût-ce celle du non-sens même.