Un silence s'ouvre (1994) est le dernier livre d'Amy Clampitt. Elle y explore la beauté et la variété du monde naturel, les questions de l'exil, du déplacement et de l'appartenance, les grands mythes fondateurs américains, et le souvenir d'une enfance et d'une adolescence dans le Midwest. Son écriture déploie une syntaxe baroque, un vocabulaire foisonnant et une versification libre où l'on entend parfois l'écho d'un mètre plus classique. Les poèmes d'Amy Clampitt tissent les fils de la langue, de la croyance religieuse, de la dégradation du monde naturel, de la violence, de la colonisation, jusqu'au noeud du genre et de la sexualité.
Surpris au vol - impossible de savoir quelle année c'était - à travers les feuilles du frêne devant la salle de classe, le ronron trébuchant, la rougeur tenace, le gâchis de la jeunesse : Ô comment respirer, tous les yeux sont des bouches, ils me boivent - cet éclair : un petit oiseau, aperçu partiel, parmi les stries et les ombrages, éventail palpitant, enflammé