Un temps pour haïr
Comment la France est-elle devenue le pays d'Europe le plus ciblé par la terreur entre 2015 et 2016 ? Pourquoi est-elle aussi l'un des seuls avoir échappé aux populismes dans les urnes ? Cette énigme est au coeur du présent ouvrage, qui mêle la vigueur du reportage, la profondeur de l'essai et la puissance de la littérature.
Un temps pour haïr est fondé sur les écoutes des services de police, les audiences des premiers procès terroristes, les rencontres avec des familles de jihadistes, des psychiatres, des universitaires, mais aussi sur le parcours biographique de nombreux personnages méconnus, et sur la lecture d'oeuvres littéraires.
Enquête sur la psychopathologie du jihad, plongée aux sources intellectuelles de la colonisation et réflexion personnelle sur l'Histoire, ce récit ambitieux propose pour la première fois une véritable « archéologie de la haine ».
La France y devient un carrefour où se croisent le ressentiment postcolonial, l'ombre portée de la guerre civile algérienne, la quête occidentale de transcendance et le désir de mort, les réseaux postfascistes ressuscités sur les ruines de la guerre froide, et la déshérence des enfants de l'immigration.
Ce livre fascinant permet de mieux comprendre comment des courants populistes en apparence opposés - l'alliance rouges-bruns antimoderne d'un côté, la propagande islamiste de l'autre - structurent le climat intellectuel français.