Une crise sans précédent affecte aujourd'hui les rapports
que l'homme entretient avec l'une des plus anciennes de ses
activités : l'agriculture. Au-delà, c'est une certaine façon
d'habiter la planète - et de se nourrir - qu'il s'agit de réinventer.
À vouloir forcer la terre, nous prenons le risque de la
détruire. À mondialiser imprudemment les marchés agricoles,
nous mettons en péril les cultures paysannes spécifiques. À
industrialiser trop systématiquement le travail agricole, sur
toute la planète, nous chassons les paysans vers les villes, le
déracinement, le sous-emploi.
Celui qui fut, notamment, l'un des meilleurs ministres de
l'Agriculture de la France - aujourd'hui le plus unanimement
respecté - ne se contente pas de mettre en garde l'opinion et
les gouvernants. Il fait huit propositions concrètes pour sortir
de notre aveuglement. Au passage, il revient sans complexe
sur la politique productiviste dont il fut, jadis, un acteur.
Elle n'est plus de mise.