«Le samedi matin il venait nous chercher
vers dix heures. Je me souviens de ces
quelques minutes, ma mère ouvrait la
porte-fenêtre. Posant le pied sur le gravier,
je découvrais mon père de l'autre côté de
la grille en métal orange. Je voyais son
visage dans le rétroviseur. Juste à ce
moment-là, notre famille existait à nouveau,
je voulais faire durer cet instant pour me
rappeler qu'à un moment nous avions été
le fruit d'une union. Puis le moteur de la
voiture se mettait en route. Une sorte de
boule envahissait mon ventre, elle ne me
quitterait plus. Pour moi les week-ends
avec mon père n'étaient rien d'autre que
de longs dimanches soir.»
S'il est un sujet qui passionne Samuel
Doux, c'est bien la famille. Dans ce nouveau
roman d'une justesse implacable, on retrouve
toute l'originalité de ton et d'écriture d'un
auteur dont l'univers singulier mêle toujours
humour distancié et sensibilité exacerbée.