Peu importe ce que j'ai été, serviteur, clandestin, corsaire ou bien pirate. Ce 27 octobre 2009, je ne cours plus qu'après les grands mammifères du massif du Luberon. Je suis assis à mon « bureau », une plate-forme rocheuse surplombant une combe vertigineuse. Soudain mon BlackBerry vibre. Cet appel, si je n'avais pas été le cul sur cette pierre plate, je ne l'aurais certainement pas pris. Je suis devenu volontiers dilettante. Désinvolte, plutôt. Je ne réponds plus aux sollicitations du monde d'hier. J'ai repris ma liberté.
Sur l'écran s'affiche « 44 20 », suivi de huit autres chiffres. Un numéro UK, probablement de Londres. J'hésite. Je pense que je ne réponds qu'à la toute dernière impulsion.
Cet appel propulse le romancier Vincent Crouzet au coeur d'un extraordinaire scandale d'État : l'affaire UraMin, soit l'acquisition par Areva en juin 2007 de trois gisements inexploitables d'uranium pour l'extravagant prix de 1,8 milliard d'euros.
Dix ans après, Areva est en cours de démantèlement et le dossier UraMin dans les mains de la justice. Vincent Crouzet a décidé de raconter ce qu'il sait vraiment de ce coup de maître exceptionnel, unique par la hauteur des montants détournés, par ta qualité des personnalités mises en cause, par son caractère emblématique : un acte de piraterie de la finance internationale sur un vaisseau amiral français dans un domaine stratégique, celui de l'énergie.
C'est un voyage sur des terres lointaines et dangereuses, là où l'on extrait de l'uranium, c'est un cheminement sur te territoire opaque de l'atome, c'est aussi une fascinante histoire d'espionnage et de pouvoir.
Bienvenue dans un monde radioactif.
Un témoignage unique, un document explosif qui se dévore comme un thriller.