
«De Dieu !! Mogadiscio, pense Koschin, l'abattoir devenu ville. OEil-bridé
venu d'Orient, attiré par l'encens et la myrrhe, a tracé sa route dans ce qui était
alors le Puntland. Cul-gras, et c'est peu dire, a marchandé avec les chefs de
tribus et les chefs de clans et s'est installé pendant plus d'un demi-siècle,
garantissant le maintien de la paix entre les clans. Avant eux, avant l'arrivée
d'OEil-bridé et Cul-gras à Mogadiscio il y a eu les Mangeurs d'oignons-huileux.
Sans oublier bien sûr Beau-salaud qui a fouetté des indigènes par centaines,
racontant (pour que le monde entier le sache) que s'il partait, il ne resterait
rien à personne, qu'ils se boufferaient entre eux. Puis Servile-minable s'est
approché par un autre biais (ils sont bien plus à moi qu'à vous), a falsifié
l'Histoire, et s'est fait un nom en tant que géniteur des meilleurs Métis
Chocolats de Négroland.»
«Né en 1945 à Baidhabo, dans ce qui était alors la Somalie italienne,
Nuruddin Farah a grandi en Ogaden, province somalie de l'Est éthiopien,
avant de partir étudier en Inde au mitan des années 1960. De retour au pays,
il se signale, dès 1968, comme enseignant à Mogadiscio mais surtout comme
le premier romancier de langue anglaise et... de langue somalie. Un coup
double, rare il est vrai, qui précipitera son exil scellé par la junte militaire de
Mohammed Siyad Barre arrivé au pouvoir en 1969.»
(Extrait de la préface d'Abdourahman A. Waberi)
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