Samantar, le héros de ce livre, déjoue le projet monstrueux du cheikh Ben Kadem, premier ministre de l'émirat de Dofa, qui organise des attentats pseudo-révolutionnaires dans son propre Etat pour attirer l'attention des grandes puissances, peu intéressées par un pays sans richesses à exploiter. Ben Kadem illustre les ravages du désir de puissance. Samantar, c'est la philosophie, la flemme et la beauté. L'action se passe à Bagdad.
Comme toujours, Albert Cossery fait œuvre de visionnaire en anticipant sur la guerre du Golfe. L'ouvrage a été publié en 1984 par les éditions Gallimard. Il ne manquait plus que ce titre pour que soient réunies les œuvres d'Albert Cossery dans la collection Arcanes aux éditions Joëlle Losfeld.
«Cossery a le Sphinx pacha dans les veines. Sa seule raison sociale : l'amour sous tous les épidermes. Ce dandy solitaire ne cesse de se dire que le monde est peuplé d'imposteurs, que la joie d'être peut être captée dans le cristal d'une brève seconde en marge de la comédie humaine.»
Patrice Delbourg - L'Evénement du jeudi