Cette histoire méritait un livre. Non pas celle du terrible événement survenu le 26 avril 1986 à Tchernobyl, ni « la chronique du monde après l'apocalypse », pour reprendre les mots du prix Nobel de littérature, Svetlana Alexievitch. C'est l'histoire d'une prouesse technique inédite, l'invention d'une arche qui offre la possibilité de se prémunir contre un nouveau drame pour l'humanité. Des milliers d'hommes et de femmes l'ont réalisée sous le regard de la planète, dans des conditions extrêmement difficiles.
Comment concevoir une structure qui devra couvrir un sarcophage fragile, construit en urgence au lendemain de l'explosion du réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl et qui émet des radiations importantes en permanence ? Comment imaginer une usine de démantèlement - ce qu'est, avant tout, l'arche - dans de telles conditions, avec ses dizaines de tonnes de matières hautement radioactives, sans intervention humaine, dans des conditions de confinement quasi absolu afin qu'aucun élément contaminé ne s'échappe quelles que soient les circonstances ? Tels sont les défis auxquels ont été confrontées les équipes de Novarka. Et qu'elles ont relevés. Pour l'humanité. Pour cent ans au moins.