Une économie politique de l'hôpital - contre procuste -
Les hôpitaux publics ne sont pas des entreprises marchandes mais des organisations, voire des institutions. Truisme. Pourtant le spectre de l'entreprise est régulièrement évoqué pour expliquer le structurel « malaise hospitalier ». Certes, au coeur des évolutions actuelles se trouve la volonté de rationaliser l'hôpital au risque d'en gommer les spécificités. Mais cette rationalisation doit avoir pour finalité de conforter un système de soins, accessible et équitable, auquel les Français sont profondément attachés. C'est faute de préciser les finalités de cette nouvelle régulation que ses leviers (tels que le « nouveau management public », les « démarches qualité » ou les procédures de « certification ») sont souvent perçus comme des carcans bureaucratiques, sinon comme des slogans creux. L'évolution de ces dispositifs montre pourtant que, sous certaines conditions, des marges de manoeuvre peuvent être saisies par les personnels eux-mêmes. L'expérimentation, l'évaluation et le contrat se trouvent au centre de cette dynamique dont l'ouvrage analyse les causes (anciennes) et les conséquences (actuelles et futures). L'hôpital de demain sera-t-il ouvert quand il était fermé, coopératif quand il était en compétition, préoccupé de santé publique quand il était tendu vers l'hyperspécialisation des soins ?