Une femme c'est un Indien
Ici, quand une femme prend les armes, ce n'est pas pour détruire mais pour créer. Chez Murièle Camac, les armes sont des vêtements, des couleurs, des odeurs, des listes de noms d'oiseaux, des chants de vie et de mort, des danses aux noms changeants - « la danse de l'enfant, de l'animal, de l'arbre ou de l'herbe ».
Dans Une femme c'est un Indien, elle nous invite à « un voyage, une quête, une Amérique ». Empruntant les codes du Western pour nous placer du côté de l'Indien - une femme - qui part en guerre contre les clichés, c'est pourtant en nous rappelant quelques stéréotypes qu'elle s'amuse à en détourner le sens, à en proposer de nouvelles interprétations.
Extrait :
Je me ferai une peinture de guerre sur le nez, le front, les joues.
Je partirai avec la première vague qui me lèchera le ventre.
Je partirai vers l'Ouest qui ne m'attend pas, vers l'océan, le Nouveau Monde, là où c'est une autre nuit qui tombe.
J'irai chercher le vent raboteux, je trouverai les forêts, les fleuves à traverser.
J'échapperai aux lycées de province.