Fasciné par l’histoire vraie d’une jeune femme qui a vécu seule dans la nature pendant plus de 15 ans, Pascal Dessaint, référence du polar naturaliste, part sur ses traces. À travers des marches en quête de l’errante insaisissable, il esquisse un portrait mêlant questionnements naturalistes et émotions humaines.
« Connaît-elle les pièges, les dangers ? Et d’ailleurs connaît-elle déjà cette contrée ?
Les dangers sont innombrables. Le rocher qui se détache de la paroi abrupte, et qu’importe sa taille : il tuera. Le sol qui soudain se dérobe et il n’est pas à cet endroit une racine, une branche pour se rattraper. L’arbre qui s’effondre, de vieillesse ou sous l’effet de quelque chancre ou scolyte ravageur. La foudre et le feu. La vipère surprise et mal lunée. Les animaux sauvages ne s’attaquent pas à l’humain, un loup prendra toujours la tangente, il faudrait tomber nez à nez avec une ourse et son petit et il n’y a plus d’ours dans les Cévennes depuis fort longtemps, la bête du Gévaudan ne s’est pas non plus réincarnée, mais un effet de l’imagination, un moment de panique pourrait conduire à l’accident et pire. S’est-elle seulement munie d’un tire-tique ? »