En société, la science se dit rationnelle, objective et universelle. En laboratoire, les sciences se montrent artisanales, subjectives et locales. Entre ces deux représentations de la connaissance, les communautés scientifiques forment des espaces intersubjectifs de production, sélection et stabilisation d'objets, de gestes et d'énoncés. Ce livre raconte l'histoire de l'une de ces communautés : la chimie du solide au vingtième siècle.
Issu d'une thèse de doctorat, l'ouvrage s'appuie sur des archives orales et institutionnelles inédites, ainsi que sur des productions universitaires pour interroger les rapports entre mémoire et histoire, identité et altérité, imitation et création au sein d'un groupe de savants contemporains. Ce faisant, il rend sensible une entité mouvante et singulière à la confluence d'une forme nouvelle de matière, le solide, d'une identité disciplinaire originale, de chimistes devenus solidistes, et d'échanges interdisciplinaires avec la physique, la science des matériaux et l'industrie.