Véritables observatoires de la diversité biologique végétale, les quelque 1775 jardins botaniques recensés dans le monde permettent au public de découvrir plus de six millions de plantes, des plus discrètes aux plus majestueuses. Créés au moment de la Renaissance italienne, les premiers jardins botaniques — de petite taille — suivent des canons formels très différents, pas toujours en cohérence avec les critères esthétiques de l’art des jardins de leur époque. Avant tout à vocation scientifique, ils connaissent une large expansion du XVIe au XVIIIe siècle, notamment au sein des grandes universités européennes. Puis, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, alors que l’art des jardins est profondément modifié par l’introduction de l’art paysager, les jardins botaniques sont amenés à répondre à de nouvelles demandes scientifiques et techniques. Les besoins de connaissances nécessitent la création de lieux de présentation de superficie étendue, parfois spécialisés, comme les arboretums. Quels rôles vont jouer les paysagistes dans ce contexte inédit ? Quelles vont être les missions des nouveaux jardins botaniques ? Comment leur aménagement va-t-il évoluer ? Au-delà de ces questions et de leurs réponses, l’auteur nous invite à découvrir les écoles de botanique, les jardins d’essais ou d’acclimatation installés dans les empires coloniaux dès le milieu du XIXe siècle ainsi que les « jardins reposoirs », lieux d’attente des plantes vers de nouvelles destinations. L’étiquetage des végétaux, les graineteries, les échanges de plantes, les index seminum, les herbiers et autres collections sont autant de facettes moins connues des jardins botaniques qui viennent enrichir cette présentation. Depuis leur création, l’intérêt porté aux jardins botaniques, leurs fonctions, leur configuration ont connu des évolutions considérables. La société du XXIe siècle saura-t-elle les préserver et les valoriser, pour les besoins de la science comme pour notre plus grand plaisir ?