Sous la treille de l'entrée du jardin potager, un panier offre au regard moult fruits et légumes. Mais qui se soucie de leur origine ? Comment, après leur domestication, ont-ils été cultivés et améliorés au fil des millénaires ? Jardin vivrier, jardin nourricier, jardin légumier, jardin potager, fruitier-potager, potager-fruitier, cultures maraîchères... autant de mots qui désignent le jardin ou la parcelle consacrés à la culture de plantes alimentaires.
Depuis le Moyen Âge, le jardin potager a été tantôt glorifié et admiré, tantôt déclassé, méprisé et rejeté, pour finalement disparaître, avant de réapparaître sous des formes multiples depuis quelques décennies. L'évolution de sa perception et de sa place se retrouve depuis les jardins seigneuriaux comme Villandry, Valmer ou la Roche-Guyon... sans oublier le Potager du roi à Versailles, jusqu'aux jardins de la bourgeoisie, en passant par les jardins ouvriers ou familiaux apparus au XIXe siècle, ou les jardins partagés de la fin du XXe siècle.
Le jardin potager a sa propre personnalité, sa propre fonctionnalité. C'est cette histoire complexe entre des plantes et un lieu, entre une quête de nourriture et une recherche d'esthétisme, qui nous est contée ici avec passion. Sans toutes ces transformations formelles, ces introductions de plantes, cette diversité de formes, de volumes, de textures, de couleurs, nos jardins potagers-fruitiers-bouquetiers d'aujourd'hui n'auraient pas gagné toute leur place dans notre quotidien.