Une jatte de fraises, explosion de couleurs dans un siècle de ténèbres, surgit du pinceau de Sébastien Stoskopff, qui tomba dans l'oubli après sa mort, crapuleuse, comme celle du Caravage cinquante ans plus tôt. Cette « débauche de goût et de parfums » cueille Véronique Bruez, alors « en exil mélancolique » à Strasbourg. À cette beauté qui transporte, elle rend grâce dans ce roman véridique, quête d'un maître énigmatique de la nature morte. Moeurs scandaleuses, vie bourgeoise, l'original Stoskopff laisse derrière lui une odeur de soufre. De lui on ne sait presque rien, on ne garde d'autres traces que ses tableaux. L'auteur comble les « blancs » de sa vie, éclaire les noirs de sa peinture.