Une jeunesse en Haute-Bretagne
Bruz 1932. Le petit village mène une vie traditionnelle et paisible dans l'écrin vert du bocage breton. La population ne se doute pas du destin tragique qui va la frapper une dizaine d'années plus tard lors d'un raid mal ciblé de l'aviation américaine. L'instituteur de l'école publique est un blessé de la Grande guerre, et rescapé de Verdun. Lui et sa femme n'ont d'autre projet que d'élever leurs cinq enfants. Mais l'histoire se renouvelle et la tempête menace à l'horizon. Il est installé depuis deux ans à Rennes quand les Allemands entrent en vainqueurs dans la ville et instaurent un régime draconien d'oppression et de restrictions. Les tickets d'alimentation ne suffisant pas, on tente de résister au froid et au manque de nourriture par toutes sortes de palliatifs. L'aide vient surtout de la campagne où l'on envoie tous les étés les enfants partager la vie et le labeur des paysans dont la mentalité et les moeurs ont à peine changé depuis des siècles. On ne communique qu'en gallo, dialecte archaïque, incompréhensible aux gens d'autres contrées. Le lycée de Rennes est aussi replié à la campagne pour mettre les élèves à l'abri des bombardements. La dureté des temps n'empêche pas les enfants de se livrer à toutes sortes de facéties. C'est avec l'innocence de leur jeune âge qu'ils assistent aux combats de libération autour du village où ils sont réfugiés. Le retour dans la ville de Rennes se fait dans l'euphorie sous l'égide des Américains.
De nombreuses anecdotes et scènes vécues ponctuent la trame historique du récit comme une peinture impressionniste. Mais l'auteur nous livre aussi le témoignage d'une période cruciale de notre histoire, période de transition, qui a débouché sur la disparition d'un mode de vie archaïque et sur l'émergence de notre monde moderne.