Une langue à venir
Comment entre-t-on dans une langue ? Quel moyen se donne-t-on pour l'apprendre ? Comment survient le désir d'une langue inconnue ? Ces questions au coeur de la relation d'un sujet envisagé comme parlêtre et d'un idiome inconnu sont relativement laissées de côté par la didactique des langues. L'ouvrage d'Akira Mizubayashi : Une langue venue d'ailleurs parce qu'il témoigne d'un cheminement d'apprentissage est doublement éclairant, il complète ce que de nombreux écrivains ont apporté à la question de l'entrée en langue, mais il montre qu'une direction autre que celle de nos jours dominante dans l'enseignement/apprentissage des langues est possible. Un possible non totalement soumis à la pensée néo-libérale qui a progressivement contaminé les systèmes éducatifs européens. L'auteur à partir du matériau délivré en tant qu'expérience singulière met cette expérience en relation avec son propre cheminement dans les sciences du langage et la didactique du français langue étrangère et propose une direction susceptible d'en appeler à l'imaginaire de celui ou de celle qui apprend et à l'imaginaire de celui ou de celle qui met en signes.