Ne courrons-nous pas, en République démocratique du Congo, le risque d'un deuxième échec de l'entreprise évangélisatrice ? La première évangélisation du Congo, conduite par le Portugal, a été un échec. La deuxième, celle dont les bases furent exclusivement posées par la Belgique de Léopold II, a été d'une ampleur et d'un succès apparent remarquables. Elle a été poursuivie, à partir de 1959 et jusqu'à ce jour, par une hiérarchie ecclésiale autochtone.
Alors apparaît nécessaire d'interroger l'histoire profane de ce vaste pays, paradoxalement riche et pauvre, afin de trouver ; en ce début du XXIe siècle, le modèle théologique qui s'impose pour qu'enfin advienne la vraie « libération » du Congo et des Congolais, voire, plus largement, de l'Afrique et des Africains, sinon du tiers/quart monde et des habitants des régions du monde ainsi qualifiées (Ex 2,7ss).
Non pas un « Congo (monde) qui nous rend fous » (Jean Hude), non pas une « cité de Dieu » (Saint Augustin) qu'on espère atteindre après une vie dont la grande partie n'a été que « peine et misère » (Ps 90 (89), 10b), mais un Congo où sont vécues, en communion avec toute l'Afrique et tout le monde, les prémices de la vie du monde à venir ; tel est le propos de ce livre au titre exceptionnel. Il s'agit, pour l'auteur ; de trouver le type de discours qui s'adapte au problème congolais sous peine de sombrer dans la paranoïa, déjà multiséculaire, arrimée sur l'impression de « prêcher dans le désert » (Jr 5, 20-25 ; Mt 3, Is ; Rm 10, 5-21).
Un livre important pour penser l'évangélisation de demain en Afrique, pour penser aussi l'avenir du continent.