Au lendemain d'une nuit d'insomnie, Roman, seul
à la maison avec son fils, se sent pris de vague à
l'âme : il n'est pas d'humeur à s'occuper de Simon,
pas d'humeur à lui lire une histoire. Après avoir
mis l'enfant au lit, il sort fumer une cigarette
et se laisse attirer par la musique qui sort d'un
bar, non loin. Quand, peu de temps après, Roman
revient chez lui, Simon a disparu.
La quête paternelle pour retrouver le jeune
garçon prend bientôt les allures d'une inquiétante
dérive : qui pourrait concevoir que la vie de Roman
se résume désormais à dormir et à revoir son fils
en rêve sur une île des Caraïbes ?
Dans la prose simple et retenue de Gilmour plane
l'ivresse de la perte et le détachement irréversible
du reste du monde : parents, amis, travail. Comme
un bruit de fond léger mais obsédant, la culpabilité
hante de sa présence diffuse chaque page de
ce roman chaviré.